Voici comment, des années plus tard, Louiza Steux-Hendrickx a raconté la perquisition du 30 décembre 1942 à son fils Claude Steux, qui nous la rapporte ainsi :
Le 30 décembre 1942, deux membres de la police militaire allemande, accompagnés de deux gendarmes belges, sonnent à la porte du Boulevard Franco-Belge 571, à Dottignies.
– Alfred Steux est-il là ?
– Non, il n’est pas ici.
– Nous avons un mandat de perquisition.
Les quatre personnes entrent.
Louiza, la femme d’Alfred, dépose son bébé, Claude, âgé de sept mois, dans les bras de sa mère Florine, qui était venue de Tirlemont pour l’aider à terminer l’emménagement.
Louiza escorte les deux policiers allemands et un des gendarmes dans les différentes pièces de la maison.
Sa mère reste dans le vestibule avec le deuxième gendarme. Celui-ci, apercevant une trappe dans le plafond, lui demande :
– Qu’y a-t-il là au-dessus ?
Elle répond :
– Ma fille vient d’emménager depuis peu et nous n’avons pas encore ouvert cette trappe.
– C’est bon, dit le gendarme, n’en parlons plus !
La perquisition n’avait rien donné.
Quel soulagement pour tous !
La nuit suivante, avec le maximum de précaution, l’imprimerie, les journaux et les tracts qui se trouvaient dans le « faux-grenier » furent transférés à Mouscron, la menace d’arrestation d’Alfred s’accentuant.
1 Le boulevard Franco-Belge correspondait à l’artère reliant le village d’Espierres à Dottignies et reprend notamment l’actuel tracé du boulevard des Canadiens.